Critique du système touristique au Pérou.

5 semaines de « vacances » hors du bateau et un bilan personnel mitigé.

Le Pérou tout d’abord. Terre historique d’Amérique du sud, tout part en vrille. Le gouvernement de droite actuel tout comme les anciens depuis au moins Fujimori (qui est en prison), les gouvernements vendent le pays au privés. Tout y passe, les mines, l’énergie, les transports ferroviaires, la santé, le tourisme etc, tout est entre les mains de capitaux étrangers. Le pays semble artificiellement aller « mieux », le temps d’engloutir les capitaux retirés des privatisations avant de sombrer rapidement dans un marasme que l’on voit venir à toute vitesse. Et ce n’est pas « la crise » qui sera la principale cause.

Le pays dispose d’atouts historiques et touristiques (moindres que ceux de Bolivie) et tout y passe pour cueillir le touriste qui fera le déplacement. Une ville comme Cousco est devenue en peu de temps un attrape couillons ou les « tours » innombrables vous proposent des visites toujours payantes de vieilles pierres qui encore voici quelques années pouvaient se voir librement.

Les restaurants « européens » sont partout, les vendeurs de tout poils sont plus pesants que ceux du souk de Marrakech, c’est dire. Impossible de faire deux pas sans être assailli et dérangé par des rabatteurs de salons de massages en tout genres. Certes les péruviens sont divers et des que l’on quitte un tant soit peu le monde du tourisme (pas facile) on retrouve des gens « normaux ».

Le fameux Machu Picchu, ville Inca redécouverte il y à un siècle fait partie des passages obligés ou presque. Là encore tout est fait pour plumer le touriste, train hors de prix, logements de très basse qualité, restaurants aguicheurs, le tout dans un village situé en bas du dit Machu Picchu et ou l’on doit passer une nuit pour pouvoir se rendre sur le sommet des 5h du matin et assister avant la cohue, au réveil de la montagne de l’Inca.

Le souci dans tout ce panorama c’est la trop forte concentration de touristes et l’immense tentation de tout faire payer, même pour marcher le long d’un simple sentier. Du coup, un site superbe comme celui du Machu Picchu qui rapporte des sommes importantes chaque année, se dirige tout droit vers sa propre perte. En effet, il ressort des études sérieuses que le site est entrain de souffrir physiquement du passage de tant de personnes qui peu à peu défoncent les sentiers, déchaussent les pierres, polluent le site qui va tout droit vers le chaos. Tout ayant une fin ce n’est sommes toutes pas plus important que cela, façon de voir les choses…

Il semble que le succès de l’opération et les forts revenus qu’il engendre vont être les causes directes de l’hécatombe. Impossible en effet de limiter, voir de fermer le site pour le sauvegarder, comme il faudrait le faire. Comment faire admettre à une société privée de se passer de revenus substantiels au nom de la sauvegarde du Machu Picchu. Cette société dont le but est justement de réaliser le maximum de bénéfices pour le seul bien des actionnaires…

Une seule solution, nationaliser le Machu Picchu (5ème merveille du monde…) et limiter très fortement l’accès au site. Une solution qui n’est absolument pas dans l’air du temps.

La Bolivie c’est comme le Pérou en plus grandiose, plus immense et pour le moment plus préservé.

Nous avons passé quelques semaines sur l’altiplano autour des 4000 mètres d’altitude.

Les boliviens sont chaleureux, simples (dans le bon sens du terme) cordiaux, vivent aussi du tourisme dans certaines zones, mais rien à voir avec le Pérou.

La majorité d’indiens qui composent la société boliviène sont fiers de leur président Evo Morales, un des leurs.

Là encore il suffit de parcourir le pays pour s’en convaincre, le réseau routier de la Bolivie est entrain de subir une mutation immense. Des travaux sont entrepris d’un bout à l’autre du pays dans des conditions difficiles mais avec un financement complet de l’Etat qui comme le dit le slogan politique du président « cumplimos nuestras promesas » (on respecte nos engagements).

Le secteur minier a été nationalisé, même chose pour l’énergie, les tarifs pour le consommateur ont baissé (…) c’est une réforme en profondeur qui est mise en place. Le tourisme est concerné et l’on apprécie la découverte de paysages uniques au monde, souvent dans des parcs nationaux.

A l’approche de 5 semaines de ballades le bilan est encore flou mais il me tarde vraiment de remonter à bord d’Amuitz. Décidément je ne suis pas fait pour vivre en altitude.

J.Arocena

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