Retrouvailles.

Nous les avions laissés aux Canaries et au Capvert en fin 2005, étions restés en contact par courrier électronique et de nouveau les trois bateaux se sont retrouvés au Vénézuéla.

« L’oie Sauvage 2 », « Tadorne » et « Amuitz » ont fait une entrée groupée dans le port de Cumanà, les deux premiers venant des Antilles, Amuitz de Puerto La Cruz.

Retrouvailles amicales avec Sergio, Domi et Gégé
Retrouvailles amicales avec Sergio, Domi et Gégé

Une retrouvaille amicale avec Sergio, Domi et Gégé qui n’ont pas changé, toujours aussi bons vivants.

« L’oie Sauvage 2 » a changé d’éolienne en Martinique, optant pour une plus puissante et modifié son groupe de froid. Le voilier est toujours aussi neuf !

« Tadorne » est toujours aussi bien préparé, fringant malgré les années, tout comme « Amuitz ».

L’occasion d’échanger des tuyaux sur le Vénézuéla, les bons et moins bons coins à visiter, les us et coutumes locales etc…

Rêve de Caraïbes

Il était temps qu’on s’y mette, voici en quelques lignes le récit de notre séjour de milliardaires aux Caraïbes.

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Polo voulait prendre des vacances, mais un accident récent le laissait convalescent, ce qui restreignait ses possibilités. L’idée est née d’un coup, il allait rejoindre mes parents sur leur bateau au Vénézuela, puisque j’étais là, j’allais l’accompagner, c’était une bonne
occasion.

On a donc passé un mois à tout organiser, vaccins, papiers, transit, etc… Plus une liste d’objets aussi divers et variés qu’une antenne VHF, une disqueuse, etc… la commande de José en gros. Bon là-dessus, j’ai raté quelques trucs, merci à Gaëlle ma cousine qui m’a
permis de rattraper le coup 😉

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Dés le départ, un petit couac, le brouillard à Fontarrabie nous a fait prendre du retard, nous imposant une nuit à Madrid. La compagnie nous a logé dans un 4 étoiles proche de l’aéroport, et pour passer le temps, nous sommes allés voir Madrid. Un peu déçus de ce contre-temps, nous avons étés surpris par cette ville. Loin des arnaques à touristes qu’on retrouve dans d’autres capitales comme Paris ou Londres, on a pu passer une soirée tapas à des prix plus que
raisonnables ! Les gens sont souriants, et agréables.

Le lendemain, nous parvenions à prendre notre vol pour Caracas (Maiquetia), en route pour les Caraïbes, puis transit de l’International au National (5 minutes à pied, ce sont les mêmes pistes) dans la moiteur du climat tropical (premier choc). Enfin, nous atterrissions sur l’île Margarita où José et Fanfan nous attendaient. Fanfan n’a pas hésité à passer en zone passagers, bravant les douaniers vénézueliens, où nous attendions nos bagages, cela faisait plus de 8 mois que nous ne nous étions pas vus !

Polo kite au Vénézuéla.
Polo kite au Vénézuéla.

Une nuit au mouillage puis nous avons débuté notre voyage à bord d’Amuitz. Premier stop à Coche où nous sommes tombés sur une étape de la coupe du monde de Kite Surf. Dès l’ancre mise à l’eau, Polo a gréé son aile pour tirer des bords au milieu des pros dans un alizé de 15 à 18 noeuds complètement off-shore. Nous avons par la suite pu nous rendre compte que cet alizé était une vrai machine à vent qui fonctionne presque comme un métronome. Sur la route, nous avions pêché une dorade coryphène qui a fait le bonheur de nos papilles.

Coche étant encore trop civilisée, nous n’y sommes pas restés, et dès le lendemain, nous prenions la route de « La Tortuga ». Nous avons alors mouillé dans une baie au vent de l’île, protégés des vents dominants par une langue de sable, et un lagon corallien ! Eau turquoise et chaude, sable blanc comme du sucre glace, tout ce qu’il faut pour se sentir loin de tout en 5 minutes.

Là, on a pris le rythme très rapidement, pêche, baignade, plongée, kite, sieste, et rhum…
On s’est posé la question avant le départ de savoir combien de temps il nous faudrait pour entrer vraiment dans ce rythme, maintenant, on sait : 5 minutes…ou presque.
Pas de téléphone à bord, pas d’internet, pas de poste ni de commerces. L’île n’accueille que qu’une dizaines de militaires, des cases temporaires de pêcheurs, et deux posadas de luxe.

Et c’est ainsi que nous avons passé nos vacances. Nous avons tenté un soir de regarder un film sur l’ordinateur, mais l’équipage a très vite abandonné, le sommeil étant le plus fort.
D’autres équipages viennent au mouillage, la plupart sont européens, et la plupart encore sont des couples retraités. Les vénézueliens eux viennent le week-end sur de grosses
vedettes à moteur, ou à bord de petits avions taxis. Ils font la fête, buvant des hectolitres bière, avec des sonos bruyantes.
Polo a tenté de m’initier au kite surf dans le lagon, dans des conditions idéales : on a pied partout, le vent est parfait, l’eau est chaude, et on est encerclés de plages…

Malgré ça, je n’ai pas atteint le niveau espéré, le matériel était peut-être un peu trop pointu pour moi. J’ai avalé la moitié du lagon, tracté par l’aile de 14 mètres carrés. Mais c’était une étape de plus dans mon apprentissage, je ne désespère pas d’y arriver un jour
😉

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La seconde semaine, nous sommes allés à Cayo Herradura faire un autre mouillage. Nous n’y sommes pas restés trop longtemps, la fin approchait, et nous devions atteindre le continent pour trouver le moyen de retourner à l’aéroport de Caracas. Mais puisque des avions pouvaient se poser sur la Tortuga, nous avons pensé qu’il était possible de trouver une place retour à bord d’un de ces petits coucous (cf. plus haut). Et renseignements pris directement auprès du pilote, nous avons gagné quelques jours sur l’île. On nous
proposait le voyage pour 250 dollars à deux, ce qui était tout à fait raisonnable. Quelques imprévus ont fait monter le tarif à 300 dollars et occasionné un retard de plus de deux heures (on a faillit rater notre correspondance), mais avons donc décollé depuis la piste en
sable corallien de cette île des Caraïbes. L’expérience nous a fait douter de la fiabilité des rendez-vous donnés par un vénézuelien.

L’ensemble de ces vacances ne s’achète pas, sans mes parents en bateau dans cette région, nous n’aurions pas pu vivre un tel séjour.

Merci beaucoup, on vous embrasse.

Polo et Steph

Venezuela des Avés vers Puerto La Cruz.

 

Les Caraïbes c’est essentiellement une navigation dans les alizés.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, « alizés » ne veut pas dire beau temps, soleil, vent doux etc. Alizés c’est du vent de secteur Est avec les variantes de nordé et de suet, mais presque toujours des vents soutenus qui entraînent une mer sérieuse pour le moins.
En période cyclonique, actuellement, entre juin et fin novembre, les vents sur le sud des Antilles, sur le Vénézuéla, s’orientent Est Sud-est et sont rarement inférieurs à 15/20 nœuds. Cette saison 2006 les ondes tropicales ont démarré très vite et se suivent avec une régularité de métronome.

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Ces ondes qui se déplacent dans le sens Est Ouest à des vitesses entre 12 et 20 nœuds apportent des vents assez forts et occasionnent des orages qui peuvent être violents. C’est ainsi que dans la nuit du 13 au 14 juin 2006 alors que nous naviguions sur la côte du Vénézuéla en remontant le vent, nous avons subi un orage qui a duré pratiquement toute la nuit générant des vents forts avec des pointes à 54,9 nœuds enregistrés par l’anémomètre (voir photo). La mer devient vite creuse, la visibilité nulle et le confort minimaliste. Les ondes tropicales ne sont pas dangereuses tant qu’elles ne se transforment pas en tempêtes tropicales et comme dirait Jean Yves Bernot, dans ce cas, le salut est dans la fuite…

thazar

Amuitz a du, après avoir passé un mois et demi dans les îles des Roques et des Aves, revenir sur Puerto La Cruz. Une navigation relativement pénible, grand voile à deux ris et Solent dans une mer formée pour les 100 milles qui séparent les Aves du continent. Ensuite nous avons décidé de longer la côte et de faire une grande partie de la route au moteur pour gagner sur l’Est.

Première escale, Puerto Cabello, escale ratée vu que nous n’avons pas pu rentrer dans le port par manque de place pour manœuvrer. Nous avons décidé de prolonger notre route et de nous rendre à Isla Larga à quelques 6 milles de là.

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Un site bien préservé de la houle, rendez vous de fin de semaine pour les vénézuéliens du secteur amateurs de bronzette. Apres Isla Larga, route vers l’Est et première escale dans une baie houleuse du nom de Bahia Puerto Cruz. Petite baie très profonde ou nous avons du mouiller dans plus de 20 mètres d’eau et en mettant une seconde ancre sur l’arrière pour maintenir Amuitz en ligne.

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Le lendemain nous avons poursuivi vers Caraballeda, un port de plaisance détruit en 1999 lors d’une inondation meurtrière qui avait causé la mort de près de 80.000 personnes lors de coulées de boue. Encore aujourd’hui le port est sinistré, les postes d’amarrage sont déficients, il n’y a ni eau ni électricité, les quais sont défoncés etc… Nous décidons de poursuivre vers l’Est en navigation nocturne pour retrouver des vents plus faibles. Mauvaise option qui nous fait passer dans une onde tropicale puissante avec des vents de prés de 55 nœuds en pointe. Finalement nous arrivons le matin à Carenero pour un repos mérité.

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Un mouillage prés d’un port et d’une mangrove ou nichent des Ibis rouges, nous apprendrons le lendemain que le lieu est réputé très dangereux…

Finalement c’est une navigation de toute une journée entre Carenero et Puerto La cruz, longue de 90 milles qui sera la fin de ce retour vers la case départ ou presque.

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L’occasion de pêcher un superbe Thasard. Il nous reste moins de 100 milles pour arriver dans le fond du golfe de Cariaco. Nous restons quelques jours à PLC afin de retrouver des amis perdus de vue depuis notre traversée de l’Atlantique en décembre 2005 et qui sont attendus ici dans la semaine.

Venezuela Las Aves.

 

Encore des récifs coralliens… des poissons et presque personne.

Las Aves de Barlovento.

Las aves

Les îles des Aves sont totalement sauvages… Quelques pêcheurs saisonniers et quelques voiliers de passage sur la route de Panama, c’est tout. Le récif corallien est bordé par une grande mangrove où nichent des milliers d’oiseaux de toutes espèces. Nous ne connaissons pas les noms de tous les oiseaux mais on y trouve concentré presque tout ce qui se fait dans les Caraïbes. Cela va du fou-de-bassant aux pélicans en passant par les Bobbys aux pieds bleus.

las aves

Fanfan a dessiné un souvenir de notre passage sur un morceau de corail…

las aves

Seul regret, les fonds ne sont pas aussi poissonneux qu’ils devraient l’être.

las aves

Nous avons trouvé l’explication assez vite. Les pêcheurs plongent et ramassent tout, langoustes et poissons, en se servant de compresseurs sur leurs bateaux. La pêche en apnée est autorisée, celle avec bouteilles ou narguilé est interdite mais les pêcheurs passent outre. De plus, ceux qui ne plongent pas posent des filets maillants sur tous les fonds qui deviennent presque désertiques !

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Venezuela Los Roques.

Los roques Venezuela

L’archipel des Roques est situé environ à 150 milles de Puerto La Cruz et 80 milles au large de Caracas. Placé en pleine mer, ce récif corallien est le site le plus intéressant du Vénézuéla en ce qui concerne la plaisance.

Ibis rouges Los roques Venezuela

Entièrement sous le couvert d’un parc national, la navigation y est délicate, les cartes nautiques sont fausses, toutes les cartes, et on ne peut naviguer qu’en se fiant à la couleur de l’eau. Plus c’est foncé plus il y à d’eau, plus c’est clair moins il y en a mais des fois c’est foncé et c’est un récif corallien etc…

Los roques Venezuela

C’est sur l’île de Gran Roque que notre nièce Gaëlle nous a rejoint d’un coup d’avion, l’occasion de voir de la haut que le « terrain » est pavé et qu’il faudra ouvrir l’œil et le bon.

Los roques Venezuela

Eaux turquoises, fonds limpides, poissons par tout, fonds qui ressemblent à des aquariums tropicaux, Barracudas immenses et trop curieux, rencontres avec des bateaux Mallorquis, soleil et beaucoup de vent. Tels ont été les deux semaines qui se sont écoulées en un clin d’œoeil.

Los roques Venezuela

Nous avons changé d’île très souvent, 7 îles en tout avec des mouillages nouveaux chaque jour. Nous avons rencontré des locaux qui font du charter avec des touristes venus du monde entier. 150 dollars la journée et par personne (…)

Nous avons même fait des vivres dans un « super marché » de Gran Roque ou il n’y avait presque rien et ou tout était cher. Reste que les Roqués resteront une des destinations les plus intéressantes de notre voyage.

Une fois Gaëlle repartie (voir plus bas son texte)  en avion pour Paris, son sac rempli de coraux absolument prohibés, nous avons changé d’île pour nous rendre en groupe vers les Avés.

Los roques Venezuela

La encore une navigation musclée mais au portant pour 35 milles qui séparent les deux îles.

Las Avés comme son nom l’indique est le domaine sans conteste des oiseaux qui se trouvent par milliers dans une immense mangrove qui fait barrage avec le récif entre la mer et les mouillages calmes de l’intérieur. Nous y sommes restés une petite semaine en compagnie de deux autres voiliers espagnols de Majorque, « SIDOBA » et « SNOOTY FOX » .

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A bord d’adorables marins qui bourlinguent depuis des années, notamment Sinto, un homme exceptionnel qui parcourt le monde avec son voilier de 55 pieds et qui a la particularité d’être aveugle depuis 30 ans…

Reste maintenant à rentrer vers le golfe de Cariaco… une mince affaire de cabotage côtier contre les vents et surtout au moteur la nuit. Une petite semaine pour se remettre des îles.

Photos:::

L’archipel des Roques vus par Gaelle.

Indications techniques pour utiliser les passes des Roques.

Passes de Sebastopol.

Passes de Grand Roque.

Mouillage Noronsquis.

Mouillage Francisquies.

 

Textes effectués en 2007, n’oubliez pas que les choses peuvent évoluer dans le temps, ouvrez l’oeil avant tout.

 

 

 

Colombie, Bahia honda.

 

Bahia honda. 12°20.80 N 071°48 W

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Première halte possible sur la route entre les îles des Monjes (Venezuéla) et Carthagène, la baie de Bahia Honda est a déconseiller par vents d’Ouest, vents qui sont présents en fin de saison cyclonique et qui peuvent être soutenus.

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La baie est immense et inhabitée… si ce n’est la présence de quelques petites embarcations à voile appartenant à des indiens locaux qui pêchent au filet dans cette immense étendue. 6,5 milles de large, plus de 4 de profondeur, la baie est utilisable par vents d’est mais à éviter par tout autre secteur. Même en s’engageant au fond du plan d’eau on se rend compte que la houle fait le tour de la pointe et s’engouffre à l’intérieur rendant le mouillage inconfortable. Par calme plat, ce doit être tout à fait acceptable.

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Les fonds semblent être de sable et pierres et la tenue est assez bonne. On mouillera sur le côté droit de la baie par vents d’ouest et sur le côté gauche par vents d’est mais les fonds de la partie bâbord de la baie remontent nettement.

Les pêcheurs viendront vous voir, ils sont aimables et apprécient un peu de nourriture et d’eau tout comme quelques T-shirts usagés.

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Pour ressortir de la Bahia Honda, bien arrondir la pointe car des hauts fonds presque pas visibles barrent la sortie. Cela rallonge la manœuvre mais vous passerez en sécurité.

Cartes de la british Hydrographic office N° 2267 C.