Amuitz reçoit de la visite

On attend...
On attend…

Apres avoir attendu près de 48 heures dans l’angoisse croissante et en espèrant que nos deux amis parviennent à franchir les quelques milles qui séparent Caracas de l’île de Margarita au Venezuela, un œil sur la VHF et un autre sur les bières locales, les deux tourtereaux ont enfin consenti à faire leur apparition…

A vrai dire nous sommes tombés sur eux de manière fortuite, en arrêtant un taxi sur le bord d’une route, et ils étaient dedans !!!

Ils sont arrivés...
Ils sont arrivés…

Une fois la surprise passée, Jacqueline et Rémi, des ex collègues de travail, de radio France et du Journal du Pays basque (JPB) nous ont rejoint dans le fond de la baie. Ils étaient tout blancs, et contents de pouvoir plonger dans une eau à 25° autour d’Amuitz.

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Il est vrai que la température a baissé fortement dernièrement et que nous sommes passés de 27° à 25° et que cela se ressent. Nous avions fait une commande d’Ikurrina, les nôtres étant très fatigués à force de flotter sur bâbord. Deux Ikurrina qui vont servir durant les mois à venir.

Livraison d'ikurrina.
Livraison d’ikurrina.

Le soir même un casse croûte improvisé de main de maître par Fanfan a réuni dans le cockpit d’Amuitz l’équipage de « Troll » un voilier suisse mouillé tout prés, casse croûte bien arrosé qui s’est terminé assez tard.

avec l'équipage de troll.
avec l’équipage de troll.

RDV étant pris pour 7h30 le lendemain matin pour une randonnée à la quelle j’ai échappé de justesse grâce à des trucs hyper importants que je devais faire à bord (…) .

avec l'équipage de troll.
avec l’équipage de troll.

Comme Jacqueline et Rémi sont prévoyants (…) ils ont déjà acheté leur billet retour, mais cette fois-ci en avion et non plus en Ferry, les dits navires étant peu fiables au Venezuela en ce qui concerne les horaires.

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Amuitz est tout chamboulé, nous avons du vider la cabine avant pour recevoir nos invités comme il se doit, ici c’est la restriction au niveau de l’eau douce, peu de place et des techniques presque militaires pour se servir correctement des WC mais tout le monde s’y plait.

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Amuitz au Venezuela…

 

24 heures de traversée entre la Grenade et l’île vénézuélienne de Margarita, telles étaient les prévisions avant le départ de Prickly Bay jeudi 26 janvier 2006 au petit matin. Le début de la route a été assez mouvementé avec une mer désordonnée mais acceptable d’autant que nous avions le vent en poupe.

Un barracuda.
Un barracuda.

Peu avant midi nous avons pêché notre premier poisson des Caraïbes, un petit Barracuda que Fanfan a préparé aussi tôt et qui était délicieux. Le dit Barracuda était équipé d’une dentition imposante et sa chair était délicieuse.

Barracuda.
Barracuda.

Durant la journée, nous avons croisé plusieurs cargos dont un qui avait son radar éteint. Contacté par VHF l’homme de veille a reconnu qu’il naviguait avec le radar coupé et s’est même étonné que cela puisse nous gêner.

Cargo sans veille radar.
Cargo sans veille radar.

Il est essentiel pour nous, que les radars des cargos et autres navires soient en marche, notre transpondeur nous prévient de leur présence…

Du coup nous sommes obligés de surveiller de plus en plus les trafics maritimes. Un Ro-Ro qui suivait le porte conteneurs incriminé (j’ai noté le nom…) avait lui le radar en fonctionnement.

José veille visuelle.
José veille visuelle.

Avec tout cela, le vent à fini par tomber en pleine nuit, tant mieux car nous allions trop vite pour arriver de jour à Margarita. Les toutes dernières heures ont été couvertes au moteur et nous avons fait notre entrée dans la baie en même temps que les pélicans se dirigeaient vers le large et que le soleil se levait paresseusement.

Approche porlamar ile Margarita Venezuela.
Approche Porlamar ile Margarita Venezuela.

La baie est grande, rouleuse, avec un bon groupe de voiliers mouillés et des gros immeubles touristiques en bordure de plage.

Vénézuéla, mouillage Porlamar île Margarita.
Vénézuéla, mouillage Porlamar île Margarita.

Un voilier helvète à la ligne familière nous faisait des signes de bienvenue, « Ludmilla » que nous avions rencontré sur l’île de la Graciosa dans les Canaries était arrivé 24 heures avant nous. Habitués des lieux pour y avoir séjourné, nous avons eu le grand plaisir de retrouver la famille Roura et de passer une grande partie de la journée en ville en leur compagnie.

La famille Roura au grand complet.
La famille Roura de Ludmilla au grand complet.

Guidés par eux, nous avons pu mieux comprendre le fonctionnement de cette cité touristique moderne et apprécier par la même la différence du coût de la vie entre les îles des grenadines et le Venezuela…

Un bus en panne… on le répare surplace.

Réparation de bus "in situ"...
Réparation de bus « in situ »…

La ville grouille d’activités, j’ai même pu constater comment les « touristes » que nous étions attiraient les jeunes « pickpockets » et en ai surpris un les mains dans mon sac à dos à deux doigts de s’envoler avec nos passeports et nos Bolivars fraîchement changés…. Plus de peur que de mal, on ne m’y reprendra pas à laisser traîner mon argent et papiers n’importe ou……

Margarita vente ambulante.
Margarita vente ambulante.

On peut même trouver du travail à Margarita pour peu, comme le dit ce panneau en devanture d’une boucherie, « on dispose d’expérience et d’envie de travailler… »

Margarita offre d'emploi.
Margarita offre d’emploi.

A bord d’Amuitz nous devons faire de la place car nous attendons deux « invités » venus du pays basque, deux amis à qui nous prêterons la cabine avant qui était transformée en « foutoir ». C’est fou ce que l’on peut entasser en un peu plus de 200 jours de ballade…

Jose et Fanfan margarita.
Jose et Fanfan margarita.

 

Ile de la Grenade

 

La plus « sud » de l’ensemble des îles des grenadines, Grenade est également une île importante en taille avec plus de 120.000 habitants pour 340 km2.

ile de la grenade.
ile de la grenade.

En arrivant, sous grand voile réduite à deux ris et sans voiles d’avant, le vent était très présent, nous avons longé la côte et pu observer les traces laissées par le dernier cyclone. Comme le disait très justement le rédacteur de Sail pilot :

« IVAN LE TERRIBLE

L’île de Grenade a été dévastée par le cyclone Ivan le 7 et le 8 septembre 2004. Des vents de plus de 200 km/h ont tué au moins 24 fois sans qu’il soit possible actuellement d’évaluer avec précision le nombre de victimes tant les communications et télécommunications sont difficiles sur l’île.

Ivan cyclone ile de la grenade.
Ivan cyclone ile de la grenade.

Les routes sont impraticables, l’aéroport est fermé, l’électricité et l’eau manquent et les radios locales sont muettes.

De plus des bandes de pillards achèvent ce terrible tableau.

Ce cataclysme est d’autant plus terrible que Grenade n’est pas sur le chemin habituel des cyclones. Personne n’aurait pu prévoir cette violence. »

Encore aujourd’hui subsistent des séquelles bien visibles, des églises sans toit, des bateaux coulés, des cargos drossés à la côte etc…

ile de la grenade dégâts cyclone Yvan.
ile de la grenade dégâts cyclone Yvan.

Pourtant la vie à repris son cours et tout s’effacer doucement

Yvan ile de la grenade.
Yvan ile de la grenade.

Nous avons effectué un premier mouillage raté à St Georges, le peu de place disponible et la mauvaise tenue des fonds nous a dicté de quitter les lieux pour chercher un havre plus approprié.

ile de la grenade.
ile de la grenade.

Nous l’avons trouvé à Prickly Bay à quelques milles plus au sud, une baie qui rentre dans les terres un peu comme en Galice.

Un mouillage parfait, de bonne tenue et malgré le vent qui ne cesse de souffler, tout n’est que quiétude.

Nous sommes repartis à St Georges mais cette fois-ci en taxi, faire quelques courses pour notre bateau et pour préparer notre départ pour le Venezuela. Les papiers des douanes et de l’immigration ont pris au moins ¾ d’heure, mais tout va bien.

 

Fanfan ile de la grenade.
Fanfan ile de la grenade.

A noter que nous payons des droits de navigation à chaque île ou nous faisons escale….

Union et Cariacou dans les Grenadines.

 

Après Saint Vincent nous avons mis le cap vers le sud des grenadines malgré une météo marine prévoyant des vents de Est-Nord Est force 7 et une mer forte. La météo avait raison et la promenade entre Cumberland et la baie Chatham sur l’île de Union n’a pas été de tout repos.

Le mouillage venté de Chatham nous a permis de nous reposer une fois mouillés par 5m d’eau sur fond de sable et 50m de chaîne. Les rafales à 35 nœoeuds n’ont pas ralenti les pélicans qui pêchent sans relâche en plongeant autour du bateau.

Après Chatham à Union, nous avons rallié l’île de Cariacou à Tyrell Bay, une dizaine de milles dans une mer peu formée, ce qui nous permis de prendre du plaisir à naviguer.

Fanfan à barré Amuitz entre les deux îles et nous avons mouillé dans la baie de Tyrell sur fond de sable et eau limpide. Des rafales de vent sont incessantes mais le mouillage semble tenir correctement. Seule inquiétude, la présence à nos côtés d’un voisin local qui « évite » de manière bizarre et s’approche de nous par moments, de quoi nous donner des sueurs froides. Nous allons peut-être changer de zone de mouillage.

Amuitz approche doucement du sud des grenadines, la prochaine escale étant Grenade. Après nous allons quitter le secteur pour nous rendre au Venezuela pour y retrouver des amis du Pays basque qui passent par là !

Saint Vincent

Pour aller de Sainte Lucie à Saint Vincent il faut traverser un passage de 20 milles très venté et surtout avec une mer formée… Nous l’avons fait au portant à « fond les ballons » nous paierons l’addition au retour !

 

Nous avons découvert une île luxuriante, une jungle arrosée en cette saison par un crachin répété qui nous a comblé tant cette fraîcheur est bien venue après les chaleurs des îles du nord.

Nous avons décidé de faire escale à Saint Vincent à Cumberland bay suite aux indications de Sylvanie et de Stephane de « Grain de sable » qui connaissent bien le secteur.

Comme prévu, la baie vaut le détour, une ancre à l’avant et un bout attaché à un cocotier par un « Boat Boy’s » serviable.

L’endroit semble idyllique, une baie protégée, peu de voiliers, des gens sympathiques et de quoi se restaurer selon ses goûts et ses recherches. Si vous voulez une cuisine sommaire mais locale, « Benis » ou « Beach Bar » vous proposeront des plats divers, les « Boat Boys » vous proposeront les menus à peine l’ancre mouillée…

Pour ceux qui veulent une cuisine et un cadre plus élaboré un nouveau lieu vient d’ouvrir ses portes cet été. La taverne « Black Baron » à droite de la baie tenue par Line et Bruno, deux français qui ont mis sac à terre et qui ont su créer un site particulier et très agréable. La cuisine raffinée entre les mains expertes de Line est à base de produits locaux frais, un potager leur permet de s’approvisionner surplace.

Le cadre mêle savamment le style « pirate » avec des antiquités choisies et un côté plus bon enfant avec des tablées confortables, le tout sous un toit généreux à quelques brasses à peine des voiliers mouillés. Pour y manger mieux vaut y réserver une table en passant un coup de fil sur le canal 16 VHF, Bruno, ancien skipper qui connaît les Caraïbes comme sa poche, veille. Autre particularité du « Black Baron », vous pourrez y consulter vos mails sur Internet, un service qui est appréciable dans le secteur.

 

En prévision dans quelques mois, un ponton et la possibilité de faire ses pleins d’eau douce potable à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués dans les Grenadines. Quoi qu’il en soit, vous trouverez à Cumberland un véritable choix.

Du poisson frais à peine sorti de l’eau vous est proposé par les pêcheurs de la baie.

Une route, une rivière… manque juste un pont !

Les « Cumberland Boys ».

 

Des tombants sur la mer remplis de cactus…

Amuitz au calme dans une baie de Saint Vincent…

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Escale à Sainte Lucie

 

Après une navigation de quelques milles et un canal musclé entre la Martinique et Sainte Lucie, nous avons fait escale durant deux jours à Marigot Bay.

Marigot Bay Sainte Lucie.
Marigot Bay Sainte Lucie.

Une toute petite place bien calme avec tout de même une énorme construction en cours de maisons avec pontons. Dommage car ce lieu tranquille va perdre rapidement le charme qui existe encore…

Fanfan Sainte Lucie.
Fanfan Sainte Lucie.

Malgré tout, des établissements bien placés permettent de se restaurer face à des cocotiers et aux passes du marigot.

Mouillage Marigot Bay Sainte Lucie.
Mouillage Marigot Bay
Sainte Lucie.

Les deux pitons de Sainte Lucie, emblèmes de l’île que l’on peut apercevoir au sud de l’île.

Les deux pitons Sainte Lucie.
Les deux pitons Sainte Lucie.

 

Visite du Marin en Martinique.

 

Nous sommes encore en Martinique dans l’attente de descendre vers le Venezuela.

Le marin Martinique.
Le marin Martinique.
le marin martinique.
le marin Martinique.

L’occasion de prendre quelques photos pour situer notre mouillage.

Amuitz au Marin.
Amuitz au Marin.

La pointe qu’il faut doubler après la traversée de l’Atlantique pour rentrer dans le « cul de sac du marin ».

pointe de Sainte Anne.
pointe de Sainte Anne.

Amuitz entouré par d’autres voiliers de voyage.

Fanfan

Côté sous le vent, le rocher du Diamant.

Martinique le Diamant.
Martinique le Diamant.

Fanfan la naïade.

fanfan naiade martinique
Fanfan naïade Martinique

Martinique.

Deux semaines que nous avons mises à profit pour tenter de faire réparer notre radar, rencontrer d’autres voyageurs, retrouver des bateaux, des membres de la famille et pour passer du bon temps dans un site pas mal du tout.

« Mister Boun » le chat de « Ridi 2 Nice » était là lors d’un apéritif à bord de « Galdu », non seulement il s’est fait les griffes sur les voiles mais à jeté un regard perçant capté par l’objectif de Fanfan.

Le cul de sac du Marin est un trou à cyclones ou les navires peuvent se réfugier en cas d’alerte cyclonique. Les fonds sont en sable et vase, selon les endroits, la tenue est bonne du côté bâbord devant le port de pêche, ou se trouve Amuitz.

Tout prés de là, se trouve le port de plaisance essentiellement dédié aux entreprises de location de voiliers, plus exactement de catamarans. Ici le voilier type est un catamaran de 12m pour les plus petits jusqu’à plus de taille…

« Iravera » est arrivé deux jours après nous, Lydie et Christophe ont traversé l’Atlantique sans soucis sur leur Sun Fizz qui va passer en carénage la semaine prochaine.

Toujours dans le cul de sac du marin, des bateaux de transport de passagers peu entretenus… celui-ci, un ancien de St Malo prend de l’eau par l’arrière et se retrouve dans des positions délicates une fois par jour, le temps de le vider… Quelques heures plus tard c’est à refaire vu que la voie d’eau n’est pas étanchée…

On peut aussi trouver quelques vedettes dignes de ce nom… de tailles diverses mais souvent imposantes.

Pour ceux qui ne veulent pas traverser les mers sur leurs bateaux, le doc flottant le Dockwise embarque les voiliers et vedettes et les dépose de l’autre côté des océans. Le navire qui est un des 5 de la compagnie, est nommé le « Tue Métier » par les skippers convoyeurs qui ont perdu là une grande partie de leurs revenus. Les bateaux étaient convoyés par la mer avant l’arrivée de ce transporteur…

Pour ceux qui veulent s’adonner aux plaisirs de la plage de luxe, le club Méd est là, juste au bout avec sa plage de sable blanc, venu, le sable, du Venezuela (…) à vérifier.

De temps en temps Lomig Henry nous emmène à bord d’unités motorisées faire des balades dans le secteur à grande vitesse.

Lomig a été aux petits soins avec nous.

Une petite sortie à Fort de France, ville assez quelconque, trop de monde, des embouteillages, juste l’occasion d’assurer notre voilier, la MATMUT nous ayant « abandonné » sans autre procès… Merci la MATMUT.

Habituellement nous passons le réveillon du nouvel an en Bretagne et ce depuis quelques années. Un groupe de copains du secteur de Douarnenez avec qui nous louons un gîte pour l’occasion. Cette fois-ci, pas de gîte, pas d’huîtres, pas de pain de Pont Croix, pas de coquilles St Jacques de la baie de Morlaix, pas de gigot bio, pas de grands vins débouchés par Hervé Corre qui se fait engueuler parce qu’il fume à l’intérieur, pas d’enfants dans tous les sens, pas de Jacques, Claire, Maïlis, Lena, Muriel, Sam, Maurice, Nadine, Manu, Eric, Yuna, Cristine, Annick, Marie Pierre… et j’en oublie. Heureusement, un coup de fil et le lien est rétabli par delà les mers !!!

Notre réveillon a été des plus sages, à bord d’Amuitz et avec l’équipage d’Iravera, un excellent gratin de cristophine aux fruits de mer et une tarte aux pommes, le tout maison « made in Iravera » plus exactement Lydie qui s’y est collée, aux fourneaux.

Quelques punchs et bières au « Mango bay » avant d’attaquer la soirée et voilà comment nous sommes passés en 2006 cinq heures après nos amis de Bretagne et du pays basque.

La vue derrière Amuitz le soir du réveillon, au crépuscule du 31 décembre 2005.